Le Sumac de Virginie est un arbre de la famille des anarcardiacées, le Rhus typhina. Il possède de nombreux autres noms, appellations, comme le Sumac vinaigrier, le vinaigrier, le sumac amarante ou encore le sumac à queue de renard. Ce dernier provient de la couleur orange que prend son feuillage lorsque vient l’automne. Une particularité qui en fait un des choix de prédilection pour les professionnels quand il faut créer des massifs.
Nom Commun | Sumac de Virginie |
Nom scientifique | Rhus typhina |
Origine | Amérique du Nord |
Hauteur | 4 mètres |
Largeur | 4 mètres |
Période de floraison | Juin à août |
Récolte des fruits | Pas de récolte |
Couleurs des fleurs | Jaune vert |
Type de feuillage | Caducée |
Présentation du Sumac de Virginie
Le Sumac de Virginie est un arbre rustique souvent utilisé dans les jardins pour apporter de la couleur en fin d’été et à l’automne.
Il fait partie de ce qu’on appelle les arbres drageonnant. Cela signifie qu’il n’est pas produit à partir d’une graine, mais que tout nouvel individu est la prolongation d’un individu existant. En effet, a certains endroits, le système racinaire reparaît à la surface pour produire un drageon, une petite pousse naissante qui se nourrit donc du même système racinaire que son « grand frère. » Cette particularité impacte la manière dont on peut recréer ses propres plants chez soi.
Cela étant dit, toutes les variétés ne drageonnent pas. C’est le cas pour l’œil de Tigre ou encore le sumac amarante. Au total, on compte plus de 150 variétés différentes pour cette espèce.
Un individu a une croissance régulière et rapide ; et peut atteindre 3 à 4 mètres de haut pour 4 mètres de diamètre pour sa couronne qui vient former une coupole. Le porte des branches est relativement peu ramifié. On notera que les nouvelles tiges ont une teinte rougeâtre avant de se lignifier avec la croissance.
L’intérêt de cet arbre réside dans son feuillage. Un feuillage caducée composé de folioles opposées d’un vert brillant en été. A l’automne, il vire à l’orange vif qui apporte de la couleur dans un jardin ou un massif. L’arbre femelle produit des fruits, ronds et rouge foncé, sous forme de grappes. Ceux-ci peuvent être consommés de diverses manières.
Le sumac vinaigrier porte également des fleurs au printemps. Elles sont d’une quinzaine de centimètres de hauteur.
Ce qui différencie cette espèce des autres sumacs, c’est qu’elle n’est pas toxique. On peut citer le Rhus Toxicodendron ou encore le Rhus Venicifera parmi ses espèces toxiques.
Comment multiplier un vinaigrier ?
Il est tout à fait possible de produire un sumac de Virginie dans son jardin en France. Etant habitué au climat nord-américain, il résiste au climat tempéré de nos régions et aux périodes plus froides avec des températures sous zéro.
Il est également assez facile de le multiplier pour obtenir un nouveau plant. Etant drageonnant, il peut même se révéler envahissant pour les propriétaires.
Une première technique est d’utiliser des graines. Le semis doit se faire au début de l’été. La levée des pousses se fait dans les jours et semaines qui suivent. La plantation de la graine peut se faire dans un petit trou de 6 cm avec un arrosage régulier les premiers mois. Il n’a pas besoin d’un sol particulièrement riche ou irrigué pour vivre, par contre.
Une autre technique consiste en planter une jeune pousse. A nouveau, creuser un trou de profondeur suffisante lors de la mise en terre et un arrosage régulier sont de mise. La plupart des pépinières peuvent proposer l’achat d’un plant de sumac de Virginie. Leur prix n’est d’ailleurs pas prohibitif.
Enfin, on peut utiliser le bouturage pour multiplier le vinaigrier. En fonction de la période, on privilégiera la bouture de tige semi-ligneuse (en été) ou de racines (en hiver). Lors du bouturage, il est alors nécessaire d’utiliser un additif de bouturage pour que la tige s’enracine. A noter qu’il est tout à fait possible de refaire partir un drageon dans un pot individuel s’il est correctement retiré et placer dans un environnement favorable.
Planter un sumac de Virginie dans son jardin
Le sumac de Virginie s’adapte bien au climat que l’on connait en Europe occidentale. Grâce à sa rusticité, il supporte le passage d’hiver froid, et même rigoureux. Il peut résister à -20 °C ! On peut donc le planter quasiment partout sur le territoire français.
En outre, il ne nécessite pas un sol particulièrement riche pour vivre. Hormis un terreau à utiliser lors de sa plantation pour favoriser son départ, il n’est pas nécessaire de passer par l’utilisation de substrat pour enrichir le sol. Il faut toutefois un sol bien drainé !
La période de plantation pour un sujet est l’automne, période idéale pour bien des espèces d’arbres. Pour des sujets plus petits, il est conseillé de le faire au printemps, ou d’avoir recours à une plantation en pot en attendant qu’il évolue. Avant un rempotage plus tardif.
Pour ce qui est de l’exposition à la lumière, il préfère être en plein soleil. Cela lui donne encore de plus belles couleurs en automne.
Son port étant de 3 à 4 mètres de diamètre, il prend très vite de l’ampleur et de la place. Pour cette raison, il est déconseillé de le planter dans de petits jardins, sans quoi il sera considéré comme envahissant.
Il faut aussi savoir qu’il a une tendance naturelle à s’étendre. Et à faire pousser des drageons dans toutes les directions. Il faut donc les retirer au fur et à mesure pour ne pas se laisser envahir.
Les fleurs du sumac virginien
Si le sumac de Virginie donne des fleurs entre juin et août, il arbore également des couleurs naturelles intéressantes grâce à son feuillage.
Les feuilles ont une couleur jaune vert au printemps et tirent vers un vert profond en été. Ces feuilles peuvent mesurer jusqu’à 50 cm de long et sont souvent confondues avec les folioles qui la composent. En effet, chaque feuille regroupe des folioles en opposition sur une longue tige. Un schéma que l’on retrouve également sur les fruits et les fleurs du Rhus Typhina.
Les fleurs ont, elles-mêmes, une couleur verte. Elles se regroupent sous forme de panicules de 10 à 20 cm. Sortes de grandes grappes ramifiées et lâches. Si leur couleur n’attire pas le regard outre mesure, il n’en reste pas moins que l’effet vert sur vert avec le feuillage offre un véritable jeu de profondeur. Le vert est également très doux et reposant pour l’observateur.
La période de floraison s’étale de juin à août.
S’ensuit l’apparition de fruits. Ces fruits suivent le même schéma que les fleurs sur les tiges à panicules. Ils sont petits, ronds et de couleur rouge foncé.
Ces fruits apparaissent sur l’arbre durant l’automne, au même moment que la teinte orangée des feuilles. Ils perdurent ensuite une partie de l’hiver
Les fruits du sumac de Virginie
Si l’on surnomme cet arbre le vinaigrier, c’est à cause du gout très prononcé et très acidulé de ses baies. Indigestes en tant que tel, on peut néanmoins les consommer de diverses manières. On retrouve d’ailleurs son goût dans certaines boissons gazeuses !
Bien sûr, son utilisation la plus courante concerne l’esthétique du jardin et bien rares sont les gens qui le cultivent pour ses baies. Toutefois, il est possible de profiter de ses bienfaits. Car il est utile :
- Pour soigner certains troubles
- Pour assaisonner certains plats
Par exemple, certaines cultures font sécher et écrasent ses feuilles pour en faire des épices. Dans la culture amérindienne, le sumac de Virginie joue un rôle central dans la guérison de divers maux et douleurs. On le retrouve :
- Dans les cataplasmes pour guérir plaies et blessures
- Pour soigner l’arthrite
- Pour lutter contre la diarrhée et le manque d’appétit
- Ses fruits sont riches en vitamines C et en tanins
- Enfin, l’espèce possède des propriétés diurétiques et antispasmodiques intéressantes
L’entretien de son sumac vinaigrier
Qu’il soit planté seul, en massif ou dans une haie, le sumac de Virginie requiert une bonne dose d’entretien pour son propriétaire, même si les tâches restent largement abordables par le quidam.
L’entretien dépendra également de la manière dont il est planté. Se développant rapidement et beaucoup plus en largeur qu’en hauteur, le sumac vinaigrier a tendance à prendre de plus en plus de place au fil des saisons. Il devient alors un concurrent pour les arbustes à proximité.
Aucune taille n’est indispensable. Par contre, il est préférable de retirer les branches mortes et celles qui partent trop loin ou trop haut. Cela permettra de contenir sa croissance et de lui garder son effet dôme qu’on apprécie. De préférence à l’aide de gants.
En cas de coupe ou de remodelage de la forme, il faut attendre l’automne. Une taille à une autre saison impacte sa floraison et son feuillage.
Il faut enfin noter que l’arbre à queue de renard prend parfois des allures de mauvaise herbe. Derrière cette allégorie, se cache une vérité bien réelle. Le sumac de Virginie aime une terre bien sèche. Il prend également avantage de son environnement quand il est difficile et que d’autres végétaux ont du mal à pousser. De ce fait, il peut partir très loin et créer des drageons. Même là où on ne s’y attend pas. L’amateur de beau jardin doit donc veiller à ce qu’ils ne sortent pas intempestivement dans tout le jardin. Car ils sont autant de relais pour qu’il puisse s’étendre plus loin. A cet égard, on peut le comparer, en prenant des pincettes à un arbre clonal, dont le plus connu est Pando.
De plus, retirer ces drageons annule l’effet de concurrence. Ces derniers sucent du sol les mêmes éléments nutritifs du sol que la plante mère. La croissance de cette dernière est donc ralentie avec, au final, un arbre plus petit qu’espéré.
A la fin de l’hiver, il est également possible d’effectuer une coupe des pousses florifères à moitié. Ce travail rapide et facile pour le propriétaire permet de :
- Favoriser les nouvelles pousses
- Garder un ensemble bien équilibré et agréable à l’œil.
Les risques de cet arbre : sa toxicité et son caractère envahissant
Le sumac de Virginie est connu pour la toxicité de ses feuilles et de sa sève. Celle-ci peut d’ailleurs, dans certains cas, entraîner des dermites. Pour cette raison, le port de gants est fortement conseillé.
Parmi les autres espèces de sumac, certaines sont même très toxiques pour l’homme et les animaux, entraînant des dermites graves et des empoisonnements.
Enfin, le point concernant sa prolifération a déjà été abordé. Il est relativement envahissant si on ne retire pas de manière active ses drageons. A noter que pour limiter ce phénomène, il est possible de planter le sumac de Virginie dans un seau dont on aurait retiré le fond. Cela limite la dispersion horizontale des racines, mais permet un bon drainage du sol.
Les risques pour cette espèce
Le vinaigrier possède de nombreux avantages. Outre les couleurs qu’il prodigue au jardin, il n’exige pas grand-chose pour pousser… Et de plus, il tombe rarement malade
En termes de maladies, il connait deux grands ennemis :
- La maladie du corail
- La verticilliose
Pour le reste, il est relativement résistant aux autres phytopathologies.
La maladie du corail est une maladie liée à l’apparition d’un champignon microscopique. On le voit se former à l’œil nu. Il prend la forme de petites pustules de couleur corail (d’où son nom) qui s’étend sur une branche petit à petit. La multiplication de ce champignon entraîne un dépérissement de la branche entière et le flétrissement du feuillage. Cette maladie se traite facilement grâce à la bouillie bordelaise ou à des produits chimiques. Il faut couper les branches atteintes et s’en débarrasser au plus vite avant qu’elles ne contaminent d’autres parties de l’arbre ou d’autre spécimens.
La verticilliose est également due à un champignon microscopique. Celui-ci vient se loger dans les racines de l’arbre et bouche les canaux qui font monter la sève. La plante est donc touchée par le bas. Avec comme conséquence un jaunissement et un dépérissement de ses feuilles. Pour lutter contre cette maladie, l’utilisation d’un fongicide ou de bouillie bordelaise est une bonne solution.