Si vous vivez dans une maison dotée d’une cheminée ou d’un système de chauffage à bois, vous devez savoir que le ramonage de leurs conduits constitue une obligation légale. Pourquoi, comment et à quelle fréquence procéder à cette opération ? Voici toutes les réponses qui vous aideront à procéder efficacement au ramonage de votre cheminée.
À quand remonte votre dernier ramonage ?
Le ramonage des cheminées doit être effectué régulièrement. La loi est claire à ce sujet. Il faut faire appel aux services d’une société spécialiste du ramonage au moins une fois par an, que vous ayez une cheminée ou une chaudière, pour assurer la sécurité de votre domicile. Cela est stipulé dans le code général des collectivités territoriales (art, L2213-26). Un ramonage annuel est ainsi obligatoire pour :
- les conduits tubés,
- les conduits sociaux,
- les systèmes de chauffage à combustible gazeux.
Selon le Règlement sanitaire départemental type (RSDT), la fréquence est de deux fois par an pour les conduits de cheminée traditionnels. Il en est de même pour les conduits de chauffage à combustible solide. Dans ce cas, l’un des ramonages doit être réalisé pendant la période de chauffe de la cheminée. La fréquence peut également varier en fonction de la municipalité et des assurances. Renseignez-vous alors sur les spécificités liées à ces deux facteurs. Certaines villes et certains assureurs exigent en effet un ramonage bisannuel. Vous devez par ailleurs ramoner plus souvent votre cheminée si vous l’utilisez fréquemment. Certains spécialistes recommandent un ramonage tous les cinq stères de bois utilisés. Si la fréquence de ramonage n’est pas respectée, les particuliers peuvent se voir infliger le paiement d’une amende forfaitaire. Cette dernière correspondant à la 3 á?? classe.
Quels sont les différents types de ramonage ?
Il existe deux types de ramonage de cheminée, à savoir la méthode mécanique et la méthode chimique. La première option est aussi appelée ramonage manuel. Cette méthode consiste à nettoyer les parois intérieures des conduits et des appareils de chauffage à l’aide d’outils spécifiques. Les ramoneurs utilisent le plus souvent une brosse appelée hérisson. La taille et la matière de cette brosse varient en fonction du type de cheminée à ramoner. Les professionnels utilisent par exemple un hérisson en acier pour un boisseau en béton. Ils adoptent une brosse en nylon pour les conduits en acier inox. Plus les conduits sont larges, plus ils utilisent une brosse de grande taille.
Les ramoneurs peuvent par ailleurs procéder du haut vers le bas ou dans le sens contraire. Le ramonage depuis le haut nécessite toutefois plus de dispositifs de sécurité comme les harnais et les échafaudages. Le nettoyage doit être effectué sur toute la hauteur du conduit. Une fois que tous les résidus sont décollés, le ramoneur procède à l’aspiration de ces déchets. La deuxième solution s’effectue en mettant en combustion un certain type de bûches dans la cheminée. Les produits de ramonage chimique peuvent en outre se présenter sous forme de cristaux. Cette méthode peut être réalisée sans l’intervention d’un ramoneur. Les bûches brûlées émettront des produits chimiques qui dégradent les dépôts se trouvant au niveau des parois. Cependant, cette méthode n’élimine pas tous les résidus. Elle reste un complément au ramonage manuel effectué par les professionnels.
Pourquoi un ramonage avant l’hiver est-il indispensable ?
Il est important de ramoner vos conduits avant l’arrivée des grands froids hivernaux. Durant cette période, les systèmes de chauffage vont être utilisés tous les jours pour que vous soyez bien au chaud. Les conduits doivent alors être propres pour assurer efficacement l’évacuation des fumées. Le ramoneur enlève pour cela toutes les cendres et les salissures existantes. Il brosse rigoureusement les parois pour se débarrasser des dépôts persistants. Il profite également de cette occasion pour effectuer toutes les opérations de nettoyage et d’éventuelles réparations.
Durant l’intervention, il inspecte rigoureusement les différentes parties de vos conduits et note toutes les anomalies. Il est ainsi possible d’entamer les travaux de réparation bien avant l’arrivée de l’hiver. Ne faites pas appel à une entreprise de ramonage à la dernière minute. Il se peut que les professionnels du domaine aient un emploi du temps très chargé à l’aube de la période hivernale. Préférez l’automne pour commencer les travaux de routine liés à vos conduits de cheminée. C’est d’ailleurs à cette période de l’année que les sociétés de ramonage se manifestent le plus.
En procédant ainsi, vous serez déjà prêts avant même que les températures ne commencent à baisser. Certaines personnes effectuent cependant un deuxième ramonage au printemps. Cela donne la possibilité d’éliminer tous les résidus qui se sont accumulés durant l’hiver. Dans tous les cas, il faut bien choisir les professionnels qui prendront en charge le ramonage de vos conduits de cheminée. Ils doivent avoir la certification adéquate pour que vous puissiez obtenir un certificat de ramonage accepté par les assureurs. Il faut de surcroît prendre en compte leurs années d’expérience et leur renommée dans le monde du ramonage.
Quels sont les risques liés à l’absence de ramonage ?
Si le ramonage est devenu une obligation, c’est qu’il permet d’écarter certains dangers. L’absence de ramonage ou une intervention mal réalisée entraîne différents types de désagréments. Une cheminée non entretenue accumule de la suie, des cendres et d’autres produits inflammables comme la créosote. Ils peuvent provoquer des incendies. Les statistiques placent l’usage du chauffage à bois comme la deuxième cause des incendies graves en France. L’absence de ramonage serait également à l’origine de 40 % de ces incendies [1]. Les conduits mal entretenus empêchent l’évacuation des fumées. Cela peut être nocif pour la santé des occupants de la maison. Les gaz toxiques n’arrivent plus à sortir à travers le tubage de votre poêle à bois et envahissent l’habitation.
Cela risque d’engendrer des intoxications. L’absence de ramonage a aussi un impact sur les performances des appareils de chauffage. Vous ferez face à un chauffage inégal des différentes pièces de la maison. Il est par ailleurs possible que les feux ne brûlent pas normalement et chauffent moins votre habitation. Votre consommation en énergie risque alors d’augmenter à cause du mauvais fonctionnement de votre dispositif de chauffage. Les interventions des ramoneurs aident à prolonger la durée de vie de votre appareil de chauffage. Il faut savoir que le manque d’entretien est parfois à l’origine des défaillances au niveau de ces dispositifs. Vous économiserez en plus de l’argent puisque votre poêle à bois ou votre chaudière nécessitera peu d’entretien après une opération de ramonage.
Le ramonage : une obligation pour votre assurance habitation
Le ramonage est une opération exigée par certains assureurs dans le cadre d’une assurance habitation. Un certificat de ramonage est demandé aux propriétaires des maisons lorsqu’un incendie a eu lieu. Ce certificat est délivré par les professionnels certifiés par l’Organisme professionnel de qualification et de classification du bâtiment ou Qualibat. Ce document est la preuve que les conduits sont bien entretenus. Certains éléments sont mentionnés dans ce certificat, parmi lesquels :
- une attestation de la vacuité du conduit (sur toute sa longueur),
- la fréquence du ramonage (annuel ou bisannuel),
- les éléments d’identification du conduit concerné,
- les anomalies ou non-conformités détectées par le ramoneur professionnel.
En cas de sinistre, l’indemnisation sera réduite en l’absence d’un certificat de ramonage. Notez en outre que les certificats ou la garantie d’assurance fournis avec les bûches de ramonage ne sont pas acceptés par l’assurance habitation. D’après les assureurs, cette technique ne permet pas de nettoyer complètement les conduits. Il est important de savoir que l’obligation de ramonage incombe à l’utilisateur de la cheminée si celui-ci habite dans sa propriété. Selon le décret n° 87-712 du 26 août 1987, le locataire est tenu de prendre en charge le ramonage. Cela doit être stipulé dans le bail. Il faut enfin savoir que c’est le syndic ou le bailleur social qui prend en charge le ramonage des habitations collectives telles que les copropriétés ou les HLM. Dans ce cas, le coût est réparti entre tous les propriétaires.
Source :
[1] https://www.deco.fr/bricolage-travaux/chauffage/qr/521107-a-quelle-frequence-dois-je-ramoner-ma-cheminee.html